Bonsoir toi,
Dis, je sais bien que je ne m’adresse pas à toi très souvent pour te parler avec douceur et tendresse.
Dis, je sens que parfois tu fatigues de mes gestes.
Dis, j’aimerais qu’on parle tous les deux, qu’on s’apprivoise comme si je te découvrais tu sais?
J’ai parfois oublié qui tu étais. Enfin, presque tout le temps. J’ai oublié qui tu étais pour moi, pour la vie que je mène et veux mener.
Vous êtes foule de corps en manque d’amour, je le sais bien.
Toi, tu es le mien.
Je sais, je n’ai pas beaucoup parlé de toi. Je t’ignore souvent, je t’insulte également. Qui aimerait être mon corps ?
Je ne veux pas te dire de choses méchantes aujourd’hui. Juste te dire pourquoi je t’aime. Écoute-moi tu verras, écoute-moi.
Merci pour la chaleur que tu m’apportes ces soirées d’hiver dans l’attente du dernier bus sous la nuit glacée,
Merci pour la sensation sur tes orteils le matin au réveil quand le drap se faufile entre eux,
Merci pour les soirées où tu m’as fais dansé comme une folle, où tes jambes frôlaient le sol,
Merci pour la couleur du printemps que je vois arriver avec tes yeux d’un vert assorti,
Merci pour la tendresse que je ressens quand je sers avec tes bras un autre corps que j’aime également,
Merci pour chacun des sourires, des larmes, des colères noires, des incertitudes et des joies que ton visage dessine,
Merci pour les battements que je sens dans ton cœur au creux de ton corps depuis 20 ans,
Merci pour mes formes, que j’ai beaucoup détesté et encore aujourd’hui mais que promis, demain, j’accepterai avec fierté,
Merci d’être là, merci de me suivre malgré ce que je fais subir parfois.
Cet été, je te rend hommage en apprenant à m’accepter.
Je te le promet.
Aime toi.
Jeanne